Perversion(s)
Vendredi 17 février 2017, de 14h à 16h30
Attention changement de lieu : Service de Médecine légale, CHRU de Besançon Hopitâl Saint-Jacques (Centre ville)
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Le sujet dans le sadisme joue, dans le registre
anal, le fantasme de la maîtrise de son objet
et tend à le fécaliser. L'autre ne serait plus
qu'une "merde". Si ce jeu sadique-masochique
quitte le registre de
l'ambivalence sur fond d'organisation
oedipienne, la victime éprouve au moins un
pénible sentiment d'emprise, au pire une
menace de mort puisque le "jeu" est passé du
côté de l'objectalisation de la destructivité.
Le travail thérapeutique vise au "transfert sur
la parole", nouveau frayage pour court-circuiter
le « transfert sur l'objet ». Si le Ça
pousse à la pure décharge, l'instance
surmoïque doit/peut jouer son rôle
protecteur pour le Moi.
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L'addiction à la relation, bouée de secours du sujet inexistant
Vendredi 14 avril 2017, de 14h à 16h30
Attention changement de lieu : Service de Médecine légale, CHRU de Besançon Hopitâl Saint-Jacques (Centre ville)
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Monsieur D, incarcéré pour tentative de meurtre conjugal, ne parle jamais de son passé et semble dans l'incapacité de repérer et d'exprimer des ressentis propres. Il n'évoque pas sa famille, pas plus qu'il n'évoque des amis, son enfance ou sa jeunesse.
Lorsque nous parvenons à le questionner sur son histoire ou ses ressentis, Monsieur D esquive et centre son discours sur un autre persécuteur, en l'occurrence son ex-femme, comme s'il allait la chercher à la rescousse pour s'échapper du risque que nous lui faisons courir. Comme s'il mettait du tiers entre nous !
La plupart du temps, depuis trois années que nous le suivons, Monsieur D ne parle que de son affaire et reste addicte à une relation conjugale pathologique qu'il fait toujours présente malgré l'absence totale de lien avec sa femme depuis son incarcération. Actionnant toujours les mêmes rouages, il reste accroché à une position infantile et soumise comme pour éviter d'agir, de bouger, d'exister.
La lenteur du traitement judiciaire maintient Monsieur D dans cette position. Rien ne semble se passer dans le traitement de son affaire. Du moins en témoigne-t-il ainsi dans les entretiens. Que signifie l'omniprésence de l'autre dans le discours désincarné de Monsieur D ? Comment être thérapeute avec ces personnalités qui semblent en incapacité de faire émerger le sujet en eux ? Peut-on soigner ces personnes ?
Dans le prolongement des séances précédentes, nous pourrons regarder ensemble à quoi ressemble un entretien avec une personnalité à structure perverse. Nous nous appuierons sur les travaux de Racamier, Kernberg ou encore de Hurni et Stoll pour étayer notre propos et repérer quels sont les modalités et les enjeux de ces suivis.
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