Visite du musée
 

Le Musée est situé dans un site classé : l’hôpital Saint Jacques, inauguré en 1707, sous le règne de Louis XIV. Lorsque vous vous trouvez place Saint Jacques, faites face à la grille façonnée par Nicolas Chappuis et portant haut la maxime «  Tibi derelictus est pauper . Orphano tu eris adjutor ». Franchissez le porche et pénétrez dans le cloître : au fond à droite, derrière la statue de Saint Jacques, se trouve la vieille Pharmacie dont la porte est dominée par le Saint Père au geste protecteur. Elle vaut la visite !

Le Muséum d’Anesthésie et des Techniques Médico-Chirurgicales est à l’étage sus-jacent.

Dans l’angle de gauche du cloître, une porte donne accès à un escalier majestueux aux marches plaisantes à monter. Vous parvenez ainsi à l’étage supérieur, face à la chapelle qui servait à l’Office destiné aux malades des quatre anciennes salles se croisant en ce lieu.

Faisant face à la chapelle se trouve l’entrée du Muséum. Un ancien bloc opératoire intallé dans la Salle Saint Joseph, lui donne asile.C’est précisément dans ce service que fut réalisée la première anesthésie à l’éther, le 31 Janvier 1847 sous l’égide du chirurgien Victor Corbet et par les soins d’un dentiste industrieux, Monsieur Pétey !
 

250 appareils ou instruments dignes d’intérêt ont été admis à conservation.
 
 

Qu’y voit-on ?

Dans la « Salle IV » ou Salle Marie François Xavier Bichat sont groupés les instruments se rapportant au développement de l’anesthésie par inhalation, au maintien de la liberté des voies aériennes. Ainsi sont présentés les masques autorisant l’anesthésie « à la compresse », de Schimmelbush, Yankauer et Demarquay, des masques plus élaborés de Legendre et Nicloux. On peut voir des évaporateurs de vinether, de trilène ; des appareils suivant le concept d’Ombrédane (1905), les outils, parfois d’aspect très agressif, nécessaires à l’obtention de l’ouverture de la bouche et de la traction de la langue !.

Un autre présentoir contient des éléments propres à la curarisation allant des molécules elle-mêmes jusqu’à la sarbacane bolivienne, en passant par le monitorage.

La Salle II, ou Salle Pierre François Percy, ancien bloc opératoire, devrait être en elle-même classée au titre du patrimoine technologique médical puisque pourvue d’une coupole semi-elliptique ovoïde réfléchissante (vue supérieure) permettant l’éclairage du champ opératoire suivant le principe de André Walter (1935). On y retrouvera, en voie de reconstitution, les conditions médico-chirurgicales présidant à une intervention sous anesthésie générale.

On peut y voir : - un respirateur d’anesthésie le « Spiropulsator MDNC-20 » Aga, « pionnier » de sa catégorie pour Mushin, dans les années 1960, - un appareil original, le « circuit bisontin », prototype de la « Maison » ayant servi dans les années 1980 qui est équipé d’une pompe informatisée permettant l’injection des anesthésiques volatils à l’état liquide et répondant au principe de l’anesthésie en circuit fermé.

Deux générateurs d’anesthésie électrique (1979) sont présentés, l’un fournit le courant Leduc, les deux autres, d’origine soviétique, un courant interférentiel.

En Salle III ou Salle Jean Victor Corbet vue 1 ou vue 2, sont présentés : - des appareils d’évaporation des anesthésiques volatils dont un prototype d’évaporateur de desflurane, doté d’un système d’entretien automatique de la concentration alvéolaire (1995) ; - des appareils d’anesthésie pour « situations d’exception » : - le circuit « K » de deuxième génération (1990) et l’appareil « Fluoxair »Cyprane à fluothane (1965).

Dans une vitrine, une reconstitution de l’appareil de Joseph Frédéric Benoît Charrière, rappelle les conditions de réalisation de la première anesthésie générale effectuée à Besançon sous l’égide du Professeur V. Corbet le 31 janvier 1847.

Des tubes de Croockes et Coolidge ayant équipé le Service de Radiologie du Docteur Cottet, au début du siècle dernier et d’autres témoignages de techniques médicales déjà jugés antiques voisinent avec des électroscopes de Curie qui purent trouver une application médicale.

On peut voir au passage dans les vitrines des couloirs :  du matériel de « petite chirurgie »,  d’Urologie,  de surveillance hémodynamique dont le « strassburger tonometer » de Recklinghausen (1890), le sphygmochronographe de Jacquet (1890), le sphygmomanomètre de Potain, l’hémodromometre de Chauveau, le micro stéthoscope de Bourdet, de multiples enregistreurs à cylindre du XIX° siècle, du matériel de pneumologie - stéthoscope de Laennec, - insufflateurs de pneumothorax thérapeutiques de Carpi et de Kuss, des chaufferette et stérilisateur de la même époque et des tubes d’endoscopie trachéo-bronchique.

Dans le même lieu sont présentés une nacelle de transport de nouveau-né (1930), un appareil d’anesthésie en conditions difficiles (« Circuit K » de première génération), un appareil d’ Engström rappelant l’épidémie de poliomyélite antérieure aiguë de 1952, le scaphandre autonome Dräger, BG 174, pourvu d’un circuit fermé pour sauvetage en atmosphère hostile, utilisé lors de l’accident du puits Simon dans les houillères du Bassin de Lorraine. Les débuts de la transfusion sont évoqués par une centrifugeuse universelle pour hématocrite, le nécessaire pour calcul de l’hémoglobinémie, la trousse pour « groupement sanguin » du Docteur Bécart et, bien sur, une pompe à galet de Jouvelet pour accelerer et comptabiliser le volume transfusé.

A l’étage supérieur, autrefois réservé aux étudiants curieux de voir à travers d’étroits hublots le déroulement de l’intervention sous-jacente, on peut voir une collection d’appareils d’anesthésie et de réanimation ventilatoire comprenant plusieurs prototypes originaux : Un ventilateur à poumons séparés (1980), très utilisé dans la chirurgie oesophagienne, un respirateur « Eole 2 » (1990) converti en appareil d’anesthésie en circuit fermé, un prototype de « jet ventilation » à haute fréquence (1980), ayant servi en chirurgie O.R.L..
 
 

Ce Muséum est bien entendu l’affaire de tous !

On peut le visiter tous les premiers jeudi du mois après en avoir manifesté le désir auprès du secrétariat du département d’Anesthésie de l’hôpital Saint Jacques (03.81.21.90.14 ou, intra-muros, :19014)

Mieux encore, on peut participer à son évolution en l’enrichissant de quelques curiosités historiques supplémentaires ou encore en faisant partie des membres de l’Association !